La thébaïde ébahie

info@execho.info28 mars 2024 - ::

Rama Yade : « Je recevrai volontiers le Dalaï-Lama »

Rama Yade : « Je recevrai volontiers le Dalaï-Lama »

Retour

Rama Yade : Les pressions diplomatiques sont loin d'être sans effets.

La secrétaire d'État aux Droits de l'homme déclare au Figaro que si la situation devait empirer au Tibet, elle se verrait mal assister sans réagir à l'inauguration des JO de Pékin.

LE FIGARO : Faut-il boycotter les Jeux olympiques ?

Rama YADE : Rares sont les personnes qui réclament aujourd'hui un boycott. Le Dalaï-Lama lui-même n'est pas sur cette position. La communauté internationale a accordé les Jeux olympiques à la Chine en connaissance de cause. Un boycott ne serait pas cohérent avec cette décision et, sans doute, pas efficace.

Irez-vous à la cérémonie d'ouverture des Jeux à Pékin ?

On ne connaît pas encore la composition de la délégation française. Tout ce que je peux dire, c'est que si la situation empire, je me vois mal, à titre personnel, assister à cette manifestation sportive sans réagir.

Quels autres moyens de pression y a-t-il pour faire bouger les autorités chinoises ?

Nous pensons que la présence de dizaines de milliers de journalistes en Chine est une bonne chose. Au-delà, nous savons que les pressions diplomatiques sont loin d'être sans effets. Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne vont se réunir cette semaine pour adresser un message diplomatique.
De son côté, la diplomatie française n'est pas restée silencieuse. En raison de la gravité de la crise, Nicolas Sarkozy a appelé à la fin des violences et à la reprise du dialogue, dans la droite ligne du Dalaï-Lama.
Contrairement à ce que l'opposition essaie d'insinuer, le président de la République n'a pas mis le drapeau des droits de l'homme dans sa poche pour des raisons commerciales. Sa réaction est, je crois, à la hauteur des attentes
.

Qu'attendez-vous de la Chine ?

La Chine est soumise à la charte de l'olympisme, dans laquelle figure le respect des droits de l'homme. Elle a pris des engagements en ce sens au moment de l'attribution des JO. Il faut que les autorités chinoises reprennent le dialogue avec les représentants du Dalaï-Lama. Elles avaient indiqué qu'elles le feraient si le Dalaï-Lama ne réclamait pas l'indépendance du Tibet, et s'il ne faisait pas montre de violence. Les deux conditions sont réunies. La France a exprimé pour sa part sa disponibilité à faciliter ce dia logue. Un proverbe de Confucius dit bien : Dominer les autres, c'est être fort, se dominer soi-même, c'est être puissant. La balle est désormais dans le camp des autorités chinoises.

La France serait-elle prête à recevoir le Dalaï-Lama ?

Les portes de notre pays lui seront toujours ouvertes. S'il fait une visite pastorale, je le recevrai volontiers et sans aucune réserve. Le président de la République prendra une décision le moment venu. L'urgence est que les émissaires du Dalaï-Lama rencontrent les autorités chinoises.