La thébaïde ébahie

info@execho.info25 avril 2024 - ::

La Chine accepte une rencontre avec des représentants du Dalaï-Lama

La Chine accepte une rencontre avec des représentants du Dalaï-Lama

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Pékin va rencontrer un représentant du Dalaï-Lama dans les prochains jours, selon un responsable politique qui s'est adressé anonymement, vendredi 25 avril, à l'agence de presse officielle Chine nouvelle. Au vu des demandes répétées du côté du Dalaï-Lama pour une reprise des pourparlers, les départements concernés du gouvernement central auront des contacts et des consultations avec un représentant privé du Dalaï-Lama dans les prochains jours, explique le responsable. Dans un entretien au Journal de la jeunesse de Chine, Jean-Pierre Raffarin, en visite en Chine, a déclaré que la décision de Delanoë [ de faire du Dalaï-Lama un citoyen d'honneur de la ville de Paris ] était une erreur politique très grave. Il a également regretté que la Ville de Paris aille dans le sens opposé au gouvernement français. Des propos qui ont vivement fait réagir, vendredi, Anne Hidalgo, première adjointe du maire de Paris : Je m'étonne de cette atteinte à l'autonomie locale dont il me semblait pourtant que Jean-Pierre Raffarin était l'un des plus fervents partisans, écrit-elle dans un communiqué. La décision mise en cause est une décision démocratique du Conseil de Paris qui vise avant tout à rendre hommage à un combattant de la paix et de la tolérance. (AFP)

De son exil indien, un porte-parole du chef spirituel des Tibétains a salué un pas dans la bonne direction puisque seuls des entretiens en face-à-face peuvent conduire au règlement de la question tibétaine. Sur la radio allemande Deutsche Welle, un émissaire du Dalaï-Lama a déclaré que les représentants du Dalaï-Lama avaient bien été avisés de l'offre de discussions de la Chine mais qu'ils ne connaissaient ni la date, ni le lieu, ni les sujets qui doivent être traités lors de cette réunion.

CESSER DE COMPLOTER

Jusqu'ici la Chine n'a cessé d'accuser le Dalaï-Lama, qu'elle considère comme un traitre depuis qu'il a fui le Tibet en 1959 après un soulèvement avorté contre le régime communiste, d'avoir orchestré les troubles de la mi-mars au Tibet et dans les régions voisines à peuplement tibétain, ce que dément le lauréat du prix Nobel de la paix. Il est souhaitable que par ces contacts et consultations, le Dalaï-Lama en vienne à prendre des mesures crédibles pour cesser les activités visant à diviser la Chine, cesser de comploter et d'encourager la violence, et cesser de perturber et saboter les Jeux olympiques de Pékin, afin de créer les conditions pour de nouveaux pourparlers, a dit le responsable cité par Chine nouvelle. En fait, le dialogue n'est rompu, officiellement, entre la Chine et le Tibet que depuis moins d'un an. L'entourage du Dalaï-Lama et son gouvernement en exil à Dharamsala, dans le nord de l'Inde, négocient depuis 2002 avec des responsables chinois. Mais ces pourparlers n'ont pas été réguliers. La position de Pékin s'est en outre durcie en 2006, selon le chef des Tibétains en exil, et les derniers entretiens directs et officiels remontent à juin-juillet 2007.

Ces dernières semaines, le Dalaï-Lama s'est montré conciliant avec ses frères et sœurs chinois, exprimant même son désir de rencontrer à Pékin, sous médiation internationale, le président Hu Jintao, une fois la crise terminée. Tout en dénonçant un régime de la terreur chinois qui commettrait une sorte de génocide culturel au Tibet, il a plusieurs fois affirmé ne pas revendiquer l'indépendance mais une simple autonomie pour son pays natal. Confronté au plus grand mouvement tibétain depuis vingt ans, le Dalaï-Lama redoute vraisemblablement d'être débordé par une jeune garde tibétaine amère, qui manifeste à Dharamsala et à New Delhi et qui exige, elle, l'indépendance.